Moscou à l’heure française

L’Equipe | 26.06.2018 | Par Hugues Sionis

Les nombreux supporters de l’équipe de France ont investi les hauts lieux de la capitale russe, ce mardi tôt dans la journée, à Moscou, avant le match des Bleus contre le Danemark.

Fini les moqueries… Oui, les supporters français sont aussi capables de se mobiliser et de se faire entendre en Russie. Moscou avait des allures de Paris, ce mardi dans la matinée, à quelques heures du troisième match de l’équipe de France au Mondial. Sur la Place rouge, on n’y voyait que du bleu ! Les fans tricolores s’étaient donné naturellement rendez-vous devant la basilique de Basile-le-Bienheureux. Juste à côté du mausolée de Lénine, ils ont fait un bruit pas possible. À l’image des Péruviens il y a quelques jours à Iekaterinbourg, on n’entendait que les Tricolores face au Kremlin.

«Le décor est fantastique. On a bien fait de venir»

« Ça fait plaisir de voir autant de supporters ici, appréciait Pascal, venu des Ardennes pour soutenir les Bleus et déjà présent à Kazan, contre l’Australie (2-1). C’est ma première Coupe du monde. Le décor est fantastique. On a bien fait de venir. », ajoutait-il, en profitant du spectacle en famille, perruque sur la tête et bien décidé à participer lui aussi. À quelques mètres, au milieu de la foule toute bariolée, Enzo et ses parents venus de Lille attiraient l’attention. Le paternel, abonné au Losc, enchaînait photo sur photo avec les touristes, vêtu d’un accoutrement peu banal, une Coupe du monde greffée sur son chapeau, qui lui donnait une bonne tête de vainqueur.

« On l’a fait au Brésil, il y a quatre ans, expliquait la maman, lunette bleu, blanc, rouge sur le nez et toute aussi enjouée que son mari. On l’a rapporté aujourd’hui. On voulait montrer au petit ce qu’était un match de l’équipe de France. » Enzo, qui pronostique une victoire 3-1 de ses champions avec un doublé de Mbappé, en prenait déjà plein les yeux. La journée ne faisait que commencer.

«On n’est pas habitués à voir autant de supporters»

Marseillaise en veux-tu en voilà, chants taquins à l’égard de Gérard Depardieu, résidant russe depuis peu, ou encore refrains en tout genre, les Irrésistibles Français mettaient l’ambiance, pour le plus grand bonheur des badauds, amusés. De Napoléon à Spiderman, en passant par le coq ou la cigogne, les déguisements les plus farfelus étaient de sortie. Charles, justement, venu d’Alsace, était difficile à rater avec son bonnet d’oiseau migrateur vissé sur le crâne, malgré la belle chaleur.

Grand sourire aux lèvres, il profitait lui de l’atmosphère générale de son premier Mondial. « On n’est pas habitués à voir autant de supporters. Et encore, on aurait dû être plus nombreux, pestait le retraité, en bon râleur qui se respecte. Les Français sont des sportifs mais sur le canapé, devant leur télé. En arrivant ici, je leur ai dit de se bouger à tous ceux-là, poursuivait-il, en montrant du doigt ses copains. Ce soir, on va mettre l’ambiance et demain, ce sera tout calme à l’hôtel. » Discrets jusque-là, les suiveurs de l’équipe de France seront environ 7000 dans les tribunes du stade Loujniki. Beaucoup plus que les Danois, réfugiés non loin de là, sur une place attenante. Plus sages et moins bruyants, ils avaient peut-être déjà compris le message lancé par les Français : « On est chez nous ! »