LaVoixDuNord.fr | 09.07.2016 | Par G.I.

C’est devenu un cérémonial qui ponctue chaque victoire des Bleus… depuis une semaine. Mais le « clapping » n’a pas attendu l’Euro 2016 pour faire monter les décibels dans les stades français. Depuis 2013, quelques clubs voient leurs fans l’utiliser. Dont Nice et Lens. Qui n’ont pourtant, eux non plus, rien inventé…

Pendant cet Euro, les Islandais, et leur célèbre « Ahu », ont démocratisé aux yeux du grand public ce cérémonial bien connu des passionnés de tribunes. Les Vikings, surprenants quart de finalistes de la compétition, ont égayé chacune de leur victoire par ce moment de partage avec leurs fans.
Les Bleus n’ont pas fait qu’éliminer cette sympathique équipe islandaise. Ils en ont aussi profité pour reprendre cette petite célébration de fin de match et l’ont notamment transposé avec leurs supporters après la demi-finale victorieuse de jeudi au Stade Vélodrome face à l’Allemagne. Une nouveauté ? Pour les joueurs français, certainement. Pour les Irrésistibles Français, groupe le plus dynamique de fans de l’équipe de France, pas vraiment. Récemment, dans So Foot, le « capo » du groupe expliquait que l’idée de réaliser un « clapping » pendant les matchs des Bleus lui était venue après avoir vu un match du RC Lens. Aussi, le tout premier moment du genre observé pour un match des hommes de Didier Deschamps date du 5 mars 2014 face aux Pays-Bas.

Alors, Lens, source d’inspiration du « clapping » à la française ? Oui et non. Car si le public de Bollaert-Delelis a lancé son premier « clapping » spontané, en plein match, lors du Lens – Auxerre d’août 2013, il a fallu attendre deux semaines plus tard, et la réception de Troyes, pour voir les joueurs se mêler à la célébration. Avant la partie, le « capo » de la tribune Marek avait déjà fait bouillonner l’enceinte Sang et or en pénétrant sur la pelouse pour lancer ce cri puissant.
Depuis, le cérémonial est repris à chaque victoire lensoise. Un joueur est généralement désigné par le public pour prendre la tête du « clapping ».

En France, ce n’est d’ailleurs pas le public lensois qui l’a utilisé pour la première fois. Les Niçois, quelques semaines auparavant, avaient déjà fait trembler le stade du Ray, en mai de la même année, pour un match face à Lyon.
A vrai dire, alors que de nombreux internautes niçois et lensois s’en disputent la genèse sur les réseaux sociaux, les leaders de la tribune Marek ne revendiquent absolument pas la paternité du « clapping ». Ils s’en moquent même éperdument. L’essentiel étant, évidemment, que ces moments de frénésie bruyante soient appréciés par ceux qui peuplent les travées. Et s’il fallait vraiment rendre à César ce qui lui appartient, c’est plutôt du côté de la Turquie et de la Grèce qu’il faudrait se pencher. Dans ces pays où les tribunes de football sont de véritables volcans, parfois même bien plus incandescents que ceux qu’on peut rencontrer en Islande, le « clapping » existe depuis de très nombreuses années.

Traditionnellement, le public français manque cruellement de « culture tribune ». Mais, sous l’impulsion notamment des Irrésistibles Français, les choses bougent de plus en plus. L’ambiance au Stade Vélodrome, jeudi, était digne d’une demi-finale de championnat d’Europe jouée à domicile. En juillet 1998, Didier Deschamps, alors capitaine des Bleus, avait critiqué l’ambiance « costards cravates » du Stade de France pour la demi-finale face à la Croatie, exhortant le public à se lâcher face au Brésil. Espérons que dimanche soir, les chanceux qui auront l’opportunité de soutenir les Tricolores de si près ne décevront pas. Et si la soirée pouvait s’achever par un « clapping » gagnant, il serait repris avec passion. De Nice à Lens et dans toute la France…