20minutes | 10.07.2016 | Par Julien Laloye

Les Irrésistibles Français, le principal groupe de supporters tricolores, n’a pas été placé en bas de virage comme à son habitude pour la finale de l’Euro 2016 contre le Portugal…

Ils s’étaient déjà fait le film dans leur tête depuis des mois. Une ambiance de braise, une victoire au bout de la nuit, et les joueurs tricolores qui venaient partager le trophée de l’Euro avec eux, en bas du virage du Stade de France, celui qui sera paré de maillots bleus et exclusivement de maillots bleus dimanche soir. Mais les IF, pour Irrésistibles Français, le principal groupe de supporters des Bleus chargé par la force des choses de faire démarrer les chants d’encouragement en tribunes, ont eu une mauvaise surprise en apprenant leur localisation…. au troisième étage du Stade de France. Un choix de l’UEFA, qui, décidément, n’en est pas à sa première crasse du tournoi.

« Après tout ce qu’on a essayé de mettre en place avec la Fédération depuis 2010, tout ce qu’on a mangé pendant le tournoi sur le manque d’entrain du public français, c’est dur à avaler, déplore Fabien Bonnel, l’un des deux capos des IF. On a quand même un certain impact sur l’ambiance générale, parce que sinon il n’y a pas grand monde pour lancer les chants, là en partant de tout en haut, j’ai peu d’espoir que ça prenne ». Un placement aléatoire qui fait ressurgir une vieille crainte qui nous a traversé l’esprit après la victoire contre l’Allemagne. Et si on perdait le match des tribunes avant même le coup d’envoi ?
– La communauté franco-portugaise est monstrueuse. 1,6 millions de personnes en France, la majorité en région parisienne. Ça fait du monde qui peut vouloir venir.
– L’engouement autour de la Selecçao. Des centaines de personnes pour attendre leurs héros à 3h du matin dans les rues de Marcoussis, respect.
– Le précédent de la demi-finale. Le kop allemand nous a mis la misère pendant une mi-temps, suivant l’exemple du terrain.

Voilà pour le scénario catastrophe. Un scénario qui peut encore bouger, selon Fabien Bonnel. « Je ne peux pas imaginer un instant que les Français qui viendront au stade ne seront pas là pour encourager et pour chanter chaque minute. Je ne vois pas comment c’est possible. C’est une finale de l’Euro à la maison, quand même ». Jusque-là, le soutien populaire autour de l’équipe de France, y compris au stade, a été sans faille, même dans les périodes des matchs plus compliquées. En vrac, nous viennent à l’esprit quelques grands moments.

C’est déjà beaucoup, beaucoup plus qu’en 98, où les Bleus avaient demandé à ce qu’il y ait moins de costard-cravate en tribunes pour la finale contre le Brésil. « On a un public moins gentil, qui fait peser une pression négative sur l’équipe d’en face, rebondit-on chez les IF. C’est important de jouer sur le résultat et d’aller chercher le match en tribunes. Il faut que ce soit comme face à l’Ukraine, mais puissance 1000 ». Avec le même score à la fin, on prend aussi (mais sans chanter Et 1, et 2, et 3-0 à la fin, SVP, c’est un peu ringard).