Les supporters bleus ont du mal à faire le match

Fabian, un kiné de 32 ans venu de Brest, faisait partie des 7000 supporters français présents dans les tribunes du stade Loujniki mardi.Comme les autres, il a subi avec peine la purge de ce France – Danemark, inondé par les sifflets lors d’une grande partie de la deuxième période. « On reste vraiment sur notre faim, il y a de la frustration, soupire le Breton, membre depuis 2013 du groupe de supporters « les Irrésistibles Français ». On n’a rien montré sur ces premiers matches du Mondial, c’est agaçant, alors qu’on sait qu’on a les joueurs pour aller loin. On espère que ce sera plus ouvert contre l’Argentine samedi, qu’il y aura plus d’envie. Je pense que ce type d’adversaire va mieux nous convenir, je reste confiant ! »

Les fans bleus ont vécu un premier tour difficile aussi, systématiquement battus par leurs homologues australiens, péruviens et danois dans le match des tribunes. « Et quand on voit le nombre de supporters argentins ici en Russie, ça risque d’être pareil samedi, ce sera un match en Argentine ! »

« On n’arrive pas à former un noyau dur »

Mardi à Moscou, il y avait pourtant à peu près égalité numérique avec les Danois. « On est surtout dégoûté par les placements en tribunes, explique Fabian. On est tous dispersé, on n’arrive pas à former un noyau dur, alors qu’en face les Danois étaient debout et unis en face de nous… Je ne sais pas si c’est à cause de la FIFA ou de la Fédération française, on n’a aucune explication. On essaye de se regrouper, mais la sécurité intervient vite. Et pour rentrer des bâches, des drapeaux, un tambour, c’est la croix et la bannière… Après, il y a beaucoup de Français en tribunes, mais ce sont plus des spectateurs que des supporters. On n’a pas la culture du supportérisme dans notre pays. »

Paul Pogba a déploré la même chose mardi soir, dans la zone mixte du stade Loujniki. Mais son argumentaire était peu audible après une telle bouillie de football, considérant aussi quand même les sommes dépensées par les fans pour venir jusqu’en Russie. « Je peux comprendre les joueurs, je joue au foot aussi, après il y a une manière de dire les choses. Moi j’ai eu la chance de voir trois matches, certains n’ont vu que celui-là… En tout, cela m’a coûté 1500 euros. »

Fabian ne sera pas à Kazan, samedi. Il rentre en France ce jeudi, par obligations professionnelles. Avec de beaux souvenirs, malgré tout. « L’accueil des Russes a été top partout où on est passé, l’ambiance avec les autres supporters étrangers aussi. C’est un Mondial très bien organisé. »