Sud Ouest | 27.06.2021 | Par Sudouest.fr avec AFP | photo : AFP

Lundi, à Bucarest, le virage de la National Arena réservé aux supporters français risque de « sonner un peu creux ». Certains ont renoncé au voyage et s’inquiètent pour la suite

Contrairement aux Gallois empêchés d’aller à Bakou, aux Tchèques ou Croates incapables d’entrer au Royaume-Uni ou aux Ukrainiens qui n’ont pas pu aller à Amsterdam durant le premier tour, « les Français s’en sont bien sortis avec Munich et Budapest », relève auprès de l’AFP Ronan Evain, coordinateur du réseau Football Supporters Europe (FSE). Mais les choses se corsent pour les matches à élimination directe des Bleus, attendus à Saint-Pétersbourg en quart de finale puis à Londres en demie et en finale en cas de qualification, reconnaît-il.

Pour le match à Bucarest, « c’est encore relativement facile de se procurer des billets, mais ça va être très compliqué voire impossible de s’y rendre », faute de vols suffisants ou à cause du prix exorbitant. Contre la Suisse, et contrairement aux matches précédents où les supporters français se sont fait remarquer, « ça va peut-être sonner un peu creux », reconnaît Kin-Wai Yuen.

En cas de qualification lundi, les fans devront planifier leur voyage au dernier moment. « Je pense qu’on laissera la voiture aux portes de Bucarest et qu’on prendra un aller-retour Bucarest/Saint-Pétersbourg. Pour l’instant, c’est 400 euros, c’est pas donné… », avance Kin-Wai Yuen, membre des Irrésistibles Français, sans vouloir toutefois trop « se projeter sur la suite car c’est un peu flou ».

Suivre les champions du monde en Russie soulève deux problèmes : il faut un « motif impérieux » pour s’y rendre au départ de la France, d’après Fabian Tosolini, membre des IF, et se soumettre à une quarantaine au retour. Pour couronner le tout, Paris vient d’ajouter la Russie dans sa « liste rouge » en raison de la circulation inquiétante des variants du coronavirus. Ça signifie « qu’après Saint-Pétersbourg, on ne peut pas faire Londres. Quand est-ce qu’on organise une compétition où les supporters peuvent venir ? Ça devient invivable », soupire Fabian Tosolini.

Les autorités britanniques ont autorisé récemment la présence de plus de 60 000 spectateurs à Wembley pour les demi-finales et la finale, contre 40 000 initialement prévus, mais sans l’accompagner d’un assouplissement des restrictions de circulation pour ceux venus du continent.

Pour l’heure, seuls les résidents britanniques pourraient avoir l’opportunité d’applaudir leur équipe de cœur, qu’ils soient allemands, belges, italiens ou français. Mais là encore, tous ne sont pas logés à la même enseigne, selon Ronan Evain. « La DFB [NDLR : fédération allemande de football] a une politique pro-active pour commercialiser des billets aux Allemands vivant en Angleterre », mais il n’est pas certain que la Fédération française déploie autant d’efforts, dit le responsable du FSE. Avec la FFF, « c’est souvent le service minimum pour l’accompagnement des supporters ». « Ils ont capitalisé sur l’image positive des supporters français, il faut qu’ils prennent leurs responsabilités », conclut-il.