Ouest France | 26.06.2021 | Par Jean-Marcel Boudard | photo : PQR / Le Parisien

Tests PCR, déplacements en train ou en voiture… Les supporters de l’équipe de France déplacent des montagnes pour encourager les Bleus. Avec succès. Les Irrésistibles Français ont réussi à fédérer derrière eux et à favoriser une belle ambiance autour de l’équipe de France. Une des réussites de ce premier tour.

La pandémie et le report d’un an de l’Euro avaient modifié tous les plans initiaux. Jusqu’à la dernière minute, ils ne savaient pas comment ils allaient encourager les Bleus et certains ont d’ailleurs dû renoncer devant les difficultés et les budgets relevés. «”Les déplacements, c’est quand même notre plus grand plaisir,” ​développe Kin. “C’est ce qui nous réunit.” ​Finalement, ils étaient 200 à gagner Munich et autant à Budapest.

Des cortèges pour monter en ambiance

Entre les deux destinations, ils ont vécu le grand écart, sont montés en régime pour, à chaque fois, ne pas passer inaperçus. “La veille de notre arrivée en Allemagne, personne ne pouvait qu’il y avait un match lorsqu’on traversait la ville,” ​rembobine Kin. “Ils avaient même fermé la fane zone.” ​La présence des supporters français a contribué à lancer l’Euro, à lui donner une vie en dehors du stade. A Budapest, où 7 554 suiveurs des Bleus disposaient d’un ticket pour la rencontre Portugal-France, c’était davantage palpable encore.

Avant chaque rencontre des Bleus, les IF ont mobilisé les supporters dans un cortège jusqu’au stade. “Notre rôle, c’est de fédérer tout le monde. Et ça permet de monter en ambiance en arrivant au stade.” ​De chauffer les voix et assurer pleinement le rôle de douzième homme en tribunes. Lors de son penalty face au kop français, Karim Benzema s’est spontanément dirigé vers eux pour partager son soulagement. Et l’attaquant du Real Madrid leur a rendu hommage en conférence de presse, insistant sur leur importance.

« C’était comme une délivrance »

“Ce sont des ambiances particulières, qu’on n’arrive même pas à expliquer,” ​raconte Kin.”Il y avait aussi des conditions particulières, avec une importante présence française depuis une semaine et le sentiment de vivre deux matches en même temps dans le stade puisque les Hongrois menaient au score en Allemagne. Nous, on s’est lâché en tribune. C’était comme une délivrance.” ​La fin de plus d’une année passée loin des stades et le retour à la vie d’avant. Son dernier déplacement, Kin l’a effectué en Albanie, en novembre 2019. “On vit cet Euro comme une renaissance. Ceux qui sont là le voulaient vraiment et ça décuple la motivation. Tout le monde mesure la chance de retourner au stade.”

Comme Didier Deschamps, les IF ont applaudi la première place de l’équipe de France, qui leur permet de poursuivre leur périple dans l’est, avec Bucarest et peut-être Saint-Petersbourg “avec un air de coupe du monde ».” Il reste encore des embûches sur le chemin d’une éventuelle finale. Les tarifs relevés des billets d’avion compliquent l’acheminement des supporters en Roumanie.

Comme la situation sanitaire à Londres, où demeure une mise en quarantaine à ce jour rédhibitoire. “On redoutait une deuxième place car on n’aurait pas pu s’y rendre,” confie Kin. “Là, c’est dans quinze jours et on espère des assouplissements.” L’UEFA a déjà négocié la venue de 1000 VIP avec les autorités anglaises. “Un premier pas, mais il reste encore du boulot ».” A Budapest, les IF ont rappelé que le foot, avec ses supporters, avait une autre saveur. Une autre victoire.