Orange.fr | 13.06.2017 | Par Rémi Farge

Frappée par le terrorisme à trois reprises en quelques semaines, l’Angleterre a reçu un vibrant hommage de la part du peuple français ce mardi soir, à l’occasion du match amical entre les Bleus et les Three Lions au Stade de France. Sobre, émouvant et réussi.

Le destin a parfois ceci de glaçant.
Comme il y a dix-neuf mois à Wembley, le match amical entre la France et l’Angleterre était placé sous le signe de l’émotion. De l’hommage. Ces dernières semaines, trois attentats ont endeuillé la Couronne à Londres, deux fois, et à Manchester. Alors forcément, la FFF n’a pas hésité une seconde quand elle a eu la possibilité de rendre la pareille aux Three Lions. Ce mardi soir, le Stade de France s’est associé à la peine du peuple anglais avant le coup d’envoi de cette affiche de gala censée n’être que ça. Plusieurs fois avant l’échauffement, le speaker de l’enceinte dionysienne a invité les spectateurs à applaudir les supporters anglais, massés pour la plupart dans l’un des virages de la tribune Sud.

« Don’t look back in anger »
Dans le virage Nord, où les « Irrésistibles Français » mettent traditionnellement l’ambiance, un immense tifo représentant le drapeau anglais a été déployé au moment de l’entrée des deux équipes. Entrée sur la pelouse qui s’est faite au son de la chanson d’Oasis, « Don’t look back in anger », interprétée par le Chœur de l’Armée française. Un moment attendu et assez magnifique avec le refrain braillé avec amour par la colonie de fans anglais. Tout un symbole de ce lien si fort qui unit aujourd’hui Français et Anglais. Il y eut tout un protocole désormais tristement classique : brassard, noir, minute de silence parfaitement respectée. Tout ça en présence du président de la République, Emmanuel Macron, et de la Première ministre britannique, Theresa May.

« God Save the Queen »
Mais surtout, il y eut ce « God Save The Queen » vibrant. Joué en second après « La Marseillaise », l’hymne anglais a été repris par le public français, dans un capharnaüm géant dû à la maîtrise imparfaite de l’anglais. Mais finalement, c’était pareil à Wembley. Et on s’en moque pas mal. Dans les yeux des confrères anglais, on a d’ailleurs vu une émotion non-feinte devant ce spectacle. Et on s’est revu dix-neuf mois en arrière à Wembley. Avec les mêmes yeux embués. Rivaux de toujours, Français et Anglais se sont donné la main deux fois en deux ans. Et plus rien ne sera jamais comme avant.