Le 1er tour de la Coupe du monde a été épargné par les incidents
Le Figaro | 28.06.2018 | Par Guillaume Loisy
Envoyé spécial à Istra
Craints comme la peste, les fights entre hooligans n’ont pas eu lieu et aucun chant raciste n’est venu gâcher la fête dans les stades pour le moment. Des incidents ont tout de même été signalés. À Nijni Novgorod, des supporteurs argentins ont roué de coups des fans croates en marge de la déroute de l’Albiceleste (0-3). Sept d’entre eux ont été arrêtés par la police. Mercredi à Moscou, une bagarre a également éclaté en tribune au Spartak Stadium entre des supporteurs brésiliens et serbes. L’altercation verbale entre Mesut Özil et des fans allemands mécontents après l’élimination de leur équipe, la polémique sur les célébrations à connotation politique des Suisses (Xhaka, Shaqiri, Lichtsteiner) contre la Serbie et les doigts d’honneur gênants d’un Diego Maradona dans un état second en tribune ne constituent, eux, que de légères secousses.
Il faut dire que les autorités russes ont mis les moyens pour éviter les incidents avec, notamment, un déploiement massif des forces de l’ordre dans les 11 villes accueillant les matchs. L’obligation pour les supporteurs d’arborer leur fan ID, sorte d’accréditation faisant office de visa pour les étrangers, avait permis aux autorités de séparer le bon grain de l’ivraie en amont. Depuis le début du tournoi, plusieurs dizaines de supporteurs au comportement jugé inapproprié se sont fait confisquer le précieux sésame et sont devenus persona non grata dans les stades. Les plus téméraires auront du mal à filouter, le niveau de sécurité étant très élevé.
«Nous sommes éparpillés dans les stades . Du coup c’est difficile de nous faire entendre»
Un responsable des supporters français
« On a été très surpris par la sécurité. Lors de l’Euro 2016, on nous avait annoncé un dispositif de fou en France après les attentats, mais ici, c’est bien plus poussé, constate Fabien Bonnel, l’un des responsables des animations des Irrésistibles Français, le principal groupe de supporteurs tricolores. Il y a des contrôles partout, c’est impressionnant. » Et oppressant ? « Non, pas quand on n’a rien à se reprocher. » Dans les sas de sécurité, chaque sac passe aux rayons X et tous les spectateurs traversent un portique. Prière d’allumer smartphones et ordinateurs portables, des engins explosifs pouvant prendre l’apparence d’appareils électroniques.
«À l’intérieur des stades, les volontaires et les stadiers sont très sympas. Le seul problème, en fait, c’est qu’ils sont peu à parler anglais », constate Fabien Bonnel, confronté à un autre souci bien plus problématique pour la cohorte de supporteurs français. « Nous sommes éparpillés dans les stades, du coup, c’est difficile de nous faire entendre. Normalement, nous devrions être regroupés comme l’ont été les Australiens ou les Danois. C’est la première fois que ça nous arrive », regrette, dépité, le capo des Irrésistibles Français. En espérant que la Fifa corrige ce problème de placement dès samedi pour le choc contre l’Argentine.