Le Stade de France, la maison apprivoisée des Bleus
AFP | 03.09.2019 | Par AFP | photo : AFP
L’enceinte de 80.000 places devrait en effet être à guichets fermés samedi contre la sélection des Balkans (64e nation mondiale), d’après la Fédération française de football qui attend environ 50.000 personnes mardi soir face à Andorre (136e au classement Fifa).
Au-delà des chiffres, les Bleus ont su apprivoiser complètement cet écrin qui a parfois sonné creux depuis son inauguration en 1998.
“Le Stade de France est idéal car ce qui n’était pas vrai avant, en terme d’ambiance, l’est désormais”, apprécie Fabien Bonnel, porte-parole du groupe de supporters des “Irrésistibles Français” (IF) qui situe la bascule après 2012, en début de mandat du duo Deschamps/Le Graët, le président de la FFF.
“Une fois que la Fédé nous a autorisé à travailler, progressivement, pas à pas, tout s’est créé. Les vrais changements ont été la possibilité de se mettre debout, de faire entrer du matériel (tambours, banderoles, drapeaux…)”, etc. “On grandit comme cela et plus on grandit, plus cela attire du monde. Il y a une vraie convergence”, expose M. Bonnel.
“Effrayer les petits adversaires”
Les décibels ont monté d’un cran à Saint-Denis, les résultats sportifs ont suivi si bien que les Bleus ne quittent quasiment plus leur base francilienne. Pour retrouver trace d’une dernière sortie officielle en régions, il faut remonter au match de qualifications pour le Mondial-2018 contre le Luxembourg, à Toulouse, il y a deux ans jour pour jour.
Le Stade de France “est un grand stade qui peut effrayer les +petits+ adversaires”, retient de son côté le représentant des “Irrésistibles Français”. “Quitte à être dans une compétition, autant mettre tous nos atouts de notre coté, c’est important pour l’équipe d’avoir les voyants au vert dans chaque compétition”, appuie-t-il.
Saint-Denis représente également une facilité et un confort non négligeables pour l’équipe de France, dont les rassemblements d’avant-match se font traditionnellement à Clairefontaine-en-Yvelines, non loin de là.
“Un vrai stade résident”
Si Deschamps affirme n’avoir pas de “réticence à aller en province”, il reconnaît qu’organiser une rencontre à Lille, Rennes ou Strasbourg “peut poser quelques difficultés supplémentaires” sur le plan logistique.
Au Stade de France, “on maîtrise sur le terrain et en dehors aussi, cela va plutôt dans notre sens. Ce n’est qu’un petit pourcentage mais je préfère qu’il soit de notre côté plutôt que de celui de l’adversaire”, estime le patron des Bleus.
Du côté des supporters, on se félicite également que le terrain de jeu situé en Seine-Saint-Denis soit devenu un “vrai stade résident”, comme le Vélodrome l’est pour l’Olympique de Marseille, ou Geoffroy-Guichard pour Saint-Etienne.
M. Bonnel des IF évoque à ce propos “un contexte favorable au Stade de France, avec moins d’antagonisme régional ici qu’ailleurs: même s’il est situé en région parisienne et qu’il y a plus de fans du Paris SG, il reste un stade neutre où l’on ressent moins de tension pour les joueurs des autres clubs”.
Autrement dit, et pour reprendre l’exemple de clubs déjà cités, l’international marseillais Florian Thauvin a moins de chance de se faire siffler par le public de Saint-Denis que par celui de Saint-Etienne, rival historique de l’OM…
Contre Andorre mardi, il s’agira du 100e match des Bleus au Stade de France. Deschamps espère fêter l’événement avec une nouvelle victoire, histoire de faire de nouveau gronder de plaisir un stade qui lui tient tant à cœur.