9000 km en 5 jours, 4 matchs et des milliers de souvenirs pour 2 fans des Bleu(e)s.
La voix du nord | 15.06.2019 | Par Gregory Lallemand
Alors que les débats futiles tentent inlassablement d’opposer le foot au féminin de son homologue masculin, des Français ont choisi de ne pas choisir. Didier Baudry et Hervé Mougin, supporters tricolores, ont vécu cinq jours qu’ils n’oublieront pas. Avant d’être à Rennes lundi, l’un d’eux revient sur ce formidable périple.
Vendredi 7 juin, France – Corée du Sud (4-0) à Paris
Didier Baudry, 57 ans, est retraité. Avant, il conduisait des métros. Autant dire que les transports, ce n’est pas ce qui l’effraie. Mais, ce début d’une semaine folle, cet habitant du Val d’Oise l’a joué « à domicile ». « Les filles, je les suis depuis le mondial 2011 en Allemagne. Là, un match d’ouverture au Parc, j’étais obligé d’y être. » Alors que les Bleues alignent les tours d’honneur, Didier, membre des Irrésistibles Français, est déjà dans les starting-blocks. « Quand on a vu le calendrier chez les mecs, on s’est dit qu’aller à Istanbul, le lendemain, ça allait être compliqué. Mais là, c’était pire, le match avait lieu à Konya. »
Samedi 8 juin, Turquie – France (2-0) à Konya
« On s’est envolé à 9h30, avec une heure et demie de retard au départ de Roissy. » Une correspondance à l’aéroport stambouliote et direction Konya, située à 463 kilomètres au sud-est. Didier et Hervé débarquent devant le stade deux heures avant le coup d’envoi. « Un miracle. » Ils y rejoignent la centaine de fans français. Parmi eux, Mouss, un Moscovite amoureux des Bleus depuis qu’il a vu Zidane climatiser l’Angleterre d’un doublé en 2004 (2-1). « L’ambiance était chaude mais pas agressive, reprend Didier. Oui, la Marseillaise a été sifflée. Moi aussi, ça m’a un peu choqué. Mais c’est leur manière de soutenir leur équipe, c’est culturel. Il n’y a rien d’insultant à leurs yeux. On a été très bien accueillis là-bas. » Ils ne s’attardent pas. Une petite bouffe nocturne à l’aéroport, une nuit blanche, et retour à Paris.
Mardi 11 juin, Andorre – France (0-4) à Andorre-la-Vieille
Partis le lundi matin, en voiture cette fois, les deux compères se garent devant l’Estadi Nacional. « On a eu de la neige, à la frontière, au mois de juin », lâche Didier en sortant les drapeaux qu’il a amassés dans sa Dacia. Il peste contre le prix demandé par les dirigeants andorrans. « 50 € derrière un but. » Il se demande pourquoi les Bleus les saluent de loin après ce facile succès. « Ils nous ont fait signe en restant devant la surface de réparation. Peut-être avaient-ils peur qu’on siffle penalty s’ils venaient plus près… »
Mercredi 12 juin, France – Norvège (2-1) à Nice
Après Andorre, la Côte d’Azur. « Je n’avais pas intérêt à arriver en retard, explique Didier. J’avais toutes les places pour les autres membres du groupe ! » Vers 17 h, tout le monde peut souffler : l’Allianz Riviera, sous le cagnard, est en vue. « On a vécu des variations de températures. Il faisait frais au Parc, 30 degrés en Turquie, 5 degrés en Andorre… C’est ce qui fait le charme des déplacements, on y vit des galères et ça crée un esprit de groupe, de la solidarité. » Et maintenant ? « On sera à Rennes lundi et on espère aller au bout de la Coupe du monde avec elles. » Les pneus de la Dacia vont encore chauffer.
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