Ouest-France | 21.09.2022 | Par Alexis CZAJA | photo : Le Pictorium/Maxppp

La France ne devrait pas être championne du monde des tribunes au Qatar. Beaucoup de supporters français feront l’impasse sur cette édition de la Coupe du monde. Les nombreux appels au boycott autour des thématiques écologique et du respect des droits humains ne sont pas les seules explications. Anne Costes, vice-présidente des Irrésistibles Français, avance des raisons plurielles.

Les Bleus pourraient se sentir très seuls au Qatar. Alors qu’ils étaient plus de 600 en Russie en 2018, les supporters de l’équipe de France devraient être six fois moins nombreux à se déplacer dans le petit émirat (20 novembre au 18 décembre) pour soutenir la bande à Didier Deschamps lors de la prochaine Coupe du monde.

Entre désastre écologique et non-respect des droits de l’homme, les appels au boycott se multiplient à deux mois du lancement de la compétition planétaire. Des thématiques avancées pour expliquer la relative absence du public français. Mais elles ne sont pas les seules motivations.

« Pas un pays de sport »

« Nos adhérents évoquent diverses raisons pour expliquer leur absence au Qatar. Il n’y a pas que l’écologie et la question sociale, explique Anne Costes, vice-présidente des Irrésistibles Français, le principal groupe de supporters de l’équipe de France, et chargée des déplacements pour l’association. Il y a des gens qui n’y vont pas parce que le Qatar n’est pas un pays de foot. Cela n’attire pas, ne fait pas rêver les fans de sport. »

D’autant que les compétitions internationales sont généralement l’occasion pour ce public fidèle de profiter d’une dimension touristique entre les matches. La petite péninsule limitera cette fois les possibilités. « Doha ne donne pas forcément envie. Les adhérents se demandent ce qu’ils vont faire pendant un mois. Au Brésil, en 2014, on avait visité cinq villes. Ce n’était pas vraiment écologique, mais ça faisait partie du charme du voyage. »

Un coût élevé, une organisation incertaine

Le coût du périple a également freiné certains des supporters les plus réguliers. « Financièrement, ça va être clairement plus cher qu’au Mondial en Russie, constate Anne Costes. Le billet d’avion est déjà deux à trois fois plus cher. Les lignes sont rares. En fonction du moment où l’on a pris les billets, le ticket d’entrée dans le pays était de 1 000 à 1 500 €. »

Une somme à laquelle il faut ajouter le prix des billets de match. Soit jusqu’à 1 300 € au total pour les trois rencontres de la phase de poules et tous les tours jusqu’à la finale. Une situation rendue encore plus complexe par l’organisation choisie par le Qatar. « Pour pouvoir trouver un logement, il fallait déjà avoir acheté un billet de match. Ce n’est pas logique. Il y avait beaucoup d’inquiétude chez les supporters qui avait peur de ne pas réussir à se loger pour un prix correct. Beaucoup ont été repoussés comme ça. »

Surtout que la vie de groupe, chère aux adhérents de l’association de supporters, s’en trouvera forcément affectée puisque l’association n’a pas pu centraliser les logements. « Les supporters seront éparpillés dans Doha, il faudra se retrouver. Ce n’est pas pareil. C’est très dommageable. »