Les supporters dans le flou avant le début de la compétition
Ouest France | 10.05.2021 | Par Ouest-France avec AFP |
Alors que la compétition approche (11 juin – 11 juillet), les supporters sont encore dans l’expectative quant aux conditions dans lesquelles ils pourront assister à l’Euro de football. Au point, pour certains, d’y renoncer.
Jauges réduites, règles sanitaires volatiles, incertitudes : la pandémie gâche le plaisir des supporters à organiser leurs déplacements pour l’Euro… ou y renoncer, à presque un mois du coup d’envoi.
« Comment on a pu se désorganiser, surtout ! », rigole le porte-parole des Irrésistibles français, Fabien Bonnel, interrogé par l’AFP.
« C’est le flou total. La seule chose que je sais, c’est que les matches auront lieu… mais pour le reste, je ne sais rien », abonde un fan franco-allemand, Sébastien, 28 ans, auditeur financier à Luxembourg. Il avait acheté dès 2019 des places pour le match d’ouverture à Rome, pour Allemagne-France, la deuxième demi-finale puis la finale à Londres. « Je ne sais pas si je devrai faire un test PCR, je ne sais pas si je devrai être vacciné, je ne sais pas si je pourrai aller à Londres sans quarantaine, je ne sais pas si la jauge sera à 25, 30, ou 50 %, je ne sais même pas si je pourrai garder toutes mes places car j’ai entendu parler d’un tirage au sort », énumère-t-il.
Le programme initial de Sébastien prévoyait du tourisme, également. Dès l’année dernière, il avait « réservé l’avion Luxembourg-Rome, puis Rome-Munich, puis Munich-Luxembourg, et tous les logements. Je pensais passer quelques jours à Rome et Munich. J’ai dû tout annuler, et les compagnies aériennes ne m’ont même pas tout remboursé pour le moment », regrette-t-il.
« S’il n’y a que la moitié du stade, ce n’est pas pareil »
Il a tout de même envie d’essayer d’y aller, même si « ce ne sera pas l’Euro idéal si on ne peut pas chanter, si on doit garder le masque en tribunes, si on doit respecter les distances, si on n’a pas le droit de boire des bières, si on ne peut pas aller dans les bars après les matches… ».
C’est principalement pour cette raison que Nassim Tirèche, qui a fait toute la Coupe du monde 2018 avec les Irrésistibles Français, a renoncé. « Je devais le faire avec des potes avec qui nous y allons ensemble d’habitude, j’ai tout annulé, c’est trop galère, j’ai rendu tous mes billets », lance-t-il. « On ne sait pas si les supporters iront au stade, or ce qui compte, c’est l’ambiance. S’il n’y a que la moitié du stade, ce n’est pas pareil. On y va aussi pour les à-côtés de l’évènement, on visite, on rencontre des gens, et si on ne peut pas sortir le soir, on n’est pas sûr d’avoir ces échanges », regrette-t-il.
Lors d’un point récent avec la Fédération française de football (FFF), les informations manquaient. « Cela bouge en permanence », résume Fabien Bonnel, des IF. « L’UEFA vole avec le vent, elle n’est pas certaine et on ne peut pas lui en vouloir. » Et de toute façon, l’organisme gérant le foot européen dépend des décisions prises par les États des onze villes accueillant l’Euro.
« Un bazar complet »
Pour le premier match des Bleus, le 15 juin à Munich, « plus on avance et plus on se dit que ce sera impossible pour nous d’y aller », se désole Fabien Bonnel, le porte-parole des IF. Budapest, le 19 juin, pour le deuxième match, contre la Hongrie, « on nous dit ‘‘open bar, on vise 100 %’’, mais l’UEFA veut quand même imposer une certaine distanciation dans les tribunes pour ne pas entasser tout le monde. Le 100 % a très peu de chance d’être réaliste… » anticipe-t-il.
L’UEFA a même publié une FAQ utile pour s’y repérer dans leur politique de billetterie. Sur son site (uefa.com), les restrictions et conditions sanitaires sont résumées ville par ville, sauf Séville. La Confédération européenne a également annulé tous les billets « follow my team », une sorte de pré-vente qui permet aux supporters de suivre leur équipe en cas de qualification au second tour.
« Ça reste un bazar complet », résume M. Bonnel. Lui-même a rendu tous ses billets. Il vient surtout « pour la fête. Et là, me faire tester tous les 10 mètres ou tous les jours pour pouvoir entrer dans le stade, et être cloîtré dans un hôtel, ça ne me tente pas des masses », lance-t-il. L’Euro risque d’être un peu triste sans les supporters…