A Kazan, les fans des Bleus sont là en nombre
Le Parisien | 29.06.2018 | Par B.M., R.F. et Y.L.
C’est un petit exploit au vu du début de la Coupe du monde. Ce vendredi, à Kazan, on croisait plus de maillots frappés du coq que de répliques de celui de l’Argentine. Les Français devraient être près de 5 000, samedi soir (après-midi, heure française), à la Kazan Arena, l’enceinte futuriste déjà visitée contre l’Australie (2-1).
« On avait peur de prendre la vague bleue et blanche mais pour l’instant, ça va, souffle Hervé Mougin, co-fondateur et président des Irrésistibles Français. S’ils sont moins nombreux que prévu, ce n’est pas plus mal. »
Au coup d’envoi, 20 000 à 35 000 Argentins devraient néanmoins être dans les tribunes, selon les estimations. Une fourchette très large due au fait que les Sud-Américains avaient plutôt anticipé une première place et organisé leurs déplacements en ce sens. Vendredi, à Moscou, c’était la course aux billets et aux moyens de transport vers le Tatarstan.
« Un match serré, peut-être avec un 1-0 »
Dans la soirée, dans le centre de la ville dont chaque ligne d’horizon est découpée par un clocher orthodoxe ou un minaret, les fans des deux équipes se répondaient dans un bon esprit, avec un léger surnombre inespéré pour les fans des Bleus qui semblaient toutefois disparaître au fil des heures.
Un peu plus tôt dans l’après-midi, près du stade central où s’entraînaient les Bleus, Jean-Philippe et Julien, un chimiste alsacien et un commercial vivant en Thaïlande, envisageaient « un match serré, peut-être avec un 1-0 ». Ils regrettaient de ne pas avoir plus accès aux Tricolores.
Privés des Bleus logés à quelques dizaines de mètres de là, les fans au maillot de France 98 ou même de l’équipe de France de rugby ont découvert sous une lourde chaleur l’immense kremlin la mosquée Qolsharif et ses quatre minarets turquoise spectaculaires.
«On a confiance en cette équipe de France»
La ville devrait prendre l’accent latino dans la matinée et réduire la visibilité des Bleus. Mais ceux-ci auront au moins le mérite d’être rassemblés, après trois matchs perdus aux quatre coins du stade. « Nous allons être un bloc de 550 supporteurs derrière un but, se félicite Hervé Mougin. On va pouvoir être plus visible et plus audible. On s’est fait confisquer une partie de notre matériel à Moscou mais on aura une bâche et un tambour. »
Reste à souhaiter que l’embellie se prolonge sur le terrain, alors que les fans avaient quitté le stade Loujniki, excédés, mardi. Le président des « ultras » tricolores conclut : « On a confiance en cette équipe de France. À elle de nous prouver que l’on a raison. »