BLEUES : LES IF N’ONT PAS LA MÊME « FIÈVRE », MAIS LA MÊME ENVIE QU’AVEC LES GARÇONS

Ils ont fini par devenir indissociables des matchs de l’équipe de France. Les Irrésistibles Français, fidèle groupe de supporters lancé en 2010, l’accompagnent à domicile comme à l’extérieur, donnent de la voix à chaque fois et entraînent toujours plus de monde avec eux. Ils ont même fait du Stade de France, longtemps réputé pour être l’une des enceintes les plus froides d’Europe, au sens propre comme au sens figuré, un environnement festif et positif pour les Bleus. Une dynamique qu’ils espèrent bien pouvoir transposer à la Coupe du Monde féminine, qui s’ouvre ce vendredi avec le match des joueuses de Corinne Diacre contre la Corée du Sud (21h00). Du début à la fin, avec l’espoir d’ « aller au bout », ils seront aux côtés des Françaises. « On va se reposer sur nos acquis et capitaliser sur ce qu’on fait avec les mecs, nous confie Fabien Bonnel, responsable des IF. L’objectif, c’est toujours de faire adhérer tous types de spectateurs. Les plus motivés du groupe vont reproduire le topo avec les féminines. Mais on est dépendants du reste du public. »

LES IF SE RASSEMBLERONT PLUS FACILEMENT QU’À L’EURO 2016

Un public que Fabien Bonnel imagine « encore plus familial » que sur les matchs des Bleus. « On a toujours l’ambition de faire plus et mieux. On sait que ce n’est pas le même public au Stade de France qu’en club, on est obligés de s’adapter, mais c’est aussi ce qu’on aime. C’est pour ça qu’on a une physionomie très diverse dans le groupe, bien plus que chez les Ultras. Il va falloir aller sur des chants encore plus communs. Et quand il y aura des creux, on repartira dans nos délires habituels. » Avec la complicité de la Fédération française de football, en première ligne dans l’émergence de ce groupe qui compte aujourd’hui près de 1 500 adhérents. C’est la FFF qui a pris en charge la billetterie, pour permettre à tout ce petit monde de se regrouper dans les stades, de manière bien plus simple que pendant l’Euro 2016. Les IF étaient ressortis frustrés de cette compétition à la maison, par leur incapacité à se rassembler, à se faire entendre collectivement et à animer la tribune. Cette fois, ils auront des blocs entiers qui leur seront dédiés.

BONNEL : « ON ENTRETIENT UNE RELATION PLUS HUMAINE AVEC LES FILLES »

Eve Perisset (à droite) en compagnie de Gaëtane Thiney et de Grace Geyoro.

Idéal pour « se faire plaisir, se retrouver ensemble », le leitmotiv derrière cette Coupe du Monde, selon Fabien Bonnel. Parce que les IF ne s’en cachent pas, il n’y aura pas la même pression sur les coups de 21h00 vendredi qu’avant un match des Bleus au Mondial l’année dernière. « J’avais plus la boule au bide avant la Russie », souffle Fabien Bonnel, qui précise toutefois que le rapport de son association avec les Françaises n’est pas moins fort qu’avec les partenaires d’Hugo Lloris. Il est simplement différent. « La fièvre n’est pas la même que pour les garçons. Mais il y a quand même l’envie d’y être. Il y a un lien particulier qui existe avec l’équipe de France féminine. On entretient même une relation plus humaine avec les filles qu’avec les garçons. Elles viennent toujours nous saluer, font un tour d’honneur après chaque match. Quelque chose s’est créé. »

LES IF PRIVILÉGIENT LE MONDIAL À LA TURQUIE

A tel point que les IF ont fait le choix de donner la priorité « au match d’ouverture de la Coupe du Monde » par rapport au déplacement des Bleus en Turquie samedi, pour une rencontre de qualification pour l’Euro 2020. « Aussi parce qu’aller à Konya, c’est compliqué, et c’est moins attirant qu’Istanbul, au moins sur le plan culturel », reconnait Fabien Bonnel. Ce dernier l’assure néanmoins, rien n’a été imposé à ses membres. « C’est en fonction des volontés de chacun. Quand on a vu le programme de juin-juillet, on s’est dit que le calendrier serait dément pour ceux qui voulaient tout faire. » Pour aider les plus téméraires, l’association facilitera le transfert entre Andorre, où la troupe de Didier Deschamps jouera mardi, et Nice, où les Françaises affronteront la Norvège le lendemain pour leur deuxième match de groupe. La preuve que les supporters ne font pas de distinction entre les hommes et les femmes. Et qu’ils veulent jouer partout, tout le temps, leur rôle à fond.