Après avoir été bordé par la police, me voici réveillé à 8h par la responsable de notre voiture pour un nettoyage sommaire de notre compartiment. En Russie, il semblerait que le temps de sommeil soit encadré…

Nous découvrons des forêts à perte de vue. Les habitations semblent avoir été construites avec des matériaux récupéré. Je découvre enfin la Russie que j’imaginais. Les dernières minutes de notre voyage nous montre une ville totalement différente de Kazan. Après les couleurs de Kazan nous voici confronté au gris d’Ekaterinbourg.

Quelques journalistes souhaitant recueillir nos impressions après ce long périple nous attendent à la descente du train. Il est 13h, le match contre le Pérou est dans sept heures. Nous sautons dans un taxi direction l’auberge de jeunesse dans laquelle la totalité des IF dormiront une nuit. Sur place, nous découvrons un établissement neuf accolé à l’Ekaterinbourg Arena. Nous serons dix à dormir dans une chambre spacieuse. Une douche rapidement prise, nous partons en direction du centre de notre nouvelle ville hôte.

Pour s’y rendre, nous passons devant la tribune temporaire qui rend ce stade si atypique. Ce soir, malgré tout ce qui a pu être dit, nous serons donc au 43ème rang de cette tribune “normalement réservée aux Russes ayant acheté des places en catégorie quatre. “

La visite de la ville se fait rapidement, nous profiterons surtout de demain pour arpenter les rues de la capitale de l’Oural. Un passage express par la Casa Bleue et direction le stade afin de faire rentrer le matos d’animation. Le tramway qui nous y emmène date des années 60. Une dame très âgée fait office de “poinçonneur des Lilas”. Pour moi, détenteur d’un billet de match, l’ensemble des transports publics est gratuit.

Porte 5, on entame la queue avec le matos. Encore une fois, le tambour ne passera pas suite à un défaut de document que les IF n’arrivent pas à obtenir de la part de la FIFA. FFF vs FIFA, chacun nous explique ne pas être responsable de cette galère administrative. Je ne suis pas capable de dire où se situe la réalité mais le résultat est que nous serons privé d’un outil important pour soutenir nos Bleus lors d’un match clef pour la qualification.

Nous attaquons l’ascension de la montagne de 42 mètres de ferraille. On décide de ne pas respecter nos places et de créer un groupe compact pour tenter de rivaliser la marée des rouges et blancs. Même si une partie des Russes sont compréhensifs nous jouons des coudes pour rester ensemble. Finalement, un bloc d’environ 500 Français se constituent en bas de la tribune. Une grosse centaine chantent, les 400 autres profiteront du bloc pour avoir une meilleure vue sur le match. J’ai du mal à comprendre cette conception du supporterisme mais je me résigne à chanter avec le noyau dur.

Durant tout le match, nous tenterons de nous faire entendre face aux chants puissants des Péruviens. Le but de Kylian crée un énorme chaos dans le groupe. Des Russes ont rejoins notre noyau gonflant un peu la puissance vocale. Jusqu’au bout les motivés pousseront nos bleus. Fin du match, 1-0 pour les Français. Quelques Péruviens aigris se retournent pour nous chambrer. On préférera célébrer notre victoire entre-nous. “Welcome to Playoffs….”

La sortie du stade se fera sans encombre, autour de nous de nombreux Péruviens sont en pleur. N’oublions pas que certains d’entre-eux ont hypothéqué leur maison pour venir assister à cette grande fête du football. Respect à eux.

Le boulot a été fait en tribune comme sur le terrain. On ne rivalise pas à 100 contre 20 000.

Place à la fête au sein de la Casa Bleue !

Bonne nuit…