La première victoire de fut belle, quoi de mieux qu’une longue balade afin de découvrir les trésors de Kazan, notre première ville hôte. Kazan (en tatar : Казан, en russe Казань) “Le chaudron” est la capitale de la république autonome du Tatarstan. Composé de près de plus 1 230 000 habitants, Kazan est un centre universitaire expliquant la jeunesse et le dynamisme des nuits kazane mais aussi industriel. Un Kazan concentre un important nœud de communications fluviaux, routiers, aéroportuaires et ferrés. C’est également le centre religieux musulman de Russie. Kazan est située sur la Volga, à l’embouchure de la Kazanka. Le Boulak, qui se jette dans le lac Kaban, parcourt le centre-ville.

Kazan est une ville atypique en Russie. Après deux jours de visite intense, je pourrai qualifier de multiculturelle, dynamique et moderne. Je suis à 800 km de Moscou. A la fois orthodoxe et musulmane, slave et tatare, européenne et orientale, Kazan est une ville surprenante à découvrir, riche également de l’héritage laissé par la période soviétique. Les minarets des mosquées y font bon ménage avec les bulbes des églises orthodoxes. Contrairement à d’autres républiques musulmanes comme la Tchétchénie ou l’Ingouchie, la cohabitation avec les Russes semble bien se passer.

Nous voilà donc partie pour deux jours de visites à Kazan. Après quelques dizaines de minutes de marche à pied, j’aperçois son Kremlin, classé au patrimoine mondial de l’Unesco. On s’y rend bien compte de l’aspect multiculturel de la ville puisque la grande mosquée et l’église orthodoxe de l’Annonciation y sont voisines de quelques dizaines de mètres. C’est là aussi que se situe le palais présidentiel. Il y a également plusieurs musées, dont le musée national du Tatarstan.

Le site majeur à visiter, c’est la mosquée Kul Sharif. C’est l’une des plus grandes mosquées d’Europe, avec une capacité d’accueil de 1600 fidèles, mais en fait, c’est davantage un centre culturel qu’un lieu de culte. C’est une mosquée très récente puisqu’elle a été construite en 2005, sur le modèle d’une mosquée détruite en 1552 par Ivan le Terrible lorsqu’il a conquit la ville. Il y a également un musée de la Culture islamique de la Volga mais sans explication en anglais.

Je pars ensuite à la rencontre des Tatars, peuple turc et musulman. Ils ont un président, une constitution et le tatar a le statut de langue officielle avec le russe. Pour s’immerger un peu dans la culture tatare, il faut aller voir le vieux quartier tatar (old tatar settlement), le long de Tukay street, près du lac de Kazan. Il n’est pas si vieux que cela en fait car la plupart des maisons ont l’air plutôt neuves, mais ça donne un bon aperçu de l’architecture locale. De jolies maisons en bois colorées avec des décorations ornementales. C’est là aussi que se trouvent deux autres très belles mosquées de Kazan: la mosquée Mardjani et la mosquée Nurullah.

Concernant l’architecture, on trouve plusieurs réalisations de style « post-soviétiques ». En plus, ils sont très bien illuminés de nuit! Un des incontournables, c’est le ministère de l’Agriculture, situé juste en contre-bas du Kremlin. On ne peut pas le visiter, mais sa façade démesurée vaut le coup d’œil, pour son style imitation Renaissance typique des immenses bâtiments construits après l’ère soviétique. Mention spéciale pour l’arbre d’acier devant le porche d’entrée.

L’autre bâtiment intéressant, c’est le Kazan Family Center. Il est un peu excentré car situé de l’autre côté de la rivière Kazanka mais nous profiterons de nos passages à là fan zone pour le voir de jour comme de nuit. C’est un lieu utilisé pour célébrer des mariages. On peut monter sur la terrasse d’observation d’où on a une belle vue sur Kazan et son kremlin, même si c’est un peu loin. L’édifice est encore plus insolite avec les illuminations de nuit.

Enfin mon coup de cœur, Le temple de toutes les religions. Ce lieu est le symbole de l’identité multiculturelle de Kazan. Situé sur les rives de la Volga, à l’extérieur de la ville, c’est la réalisation d’un artiste russe, Ildar Khanov, qui a voulu créer un lieu de partage et de rencontres de toutes les religions. Une église orthodoxe, une église catholique, un temple protestant, une mosquée musulmane, une synagogue juive, un temple bouddhiste… L’objectif de ce « temple universel » est de représenter toutes les religions. Malheureusement, le projet a été laissé inachevé à la mort de l’artiste en 2013. Des passionnés essaient de poursuivre son œuvre, mais cela semble être un chantier considérable.

Durant ces deux jours, croiserai très peu de Français. Beaucoup sont répartis sur Moscou ou St Petersbourg. Pour ma part je ne regrette pas ces quelques jours passés ici.