Dans les coulisses du déplacement des « IF »
Football365.fr | 14.11.2017 | Par Rémi Farge
2 200 supporters français garniront ce mardi soir les tribunes du stade de Cologne pour encourager les Bleus en Allemagne. Une mobilisation quasi-record que nous avons suivre au plus près en passant la journée avec les Irrésistibles Français.
Depuis quelques mois, on parle énormément d’eux. Eux, ce sont les supporters de l’équipe de France. Pas le spectateur lambda qui assiste aux matchs des Bleus à Saint-Denis, mais plutôt les membres affiliés des Irrésistibles Français, le groupe de supporters officiel de l’équipe de France dont le nombre d’adhérents ne cesse de grimper. Ce mardi soir, à Cologne, 2 200 supporters français sont attendus dans les gradins du RheinEnergie-Stadion pour la rencontre face à l’Allemagne (20h45), dont une bonne partie font partie des « IF ». Une mobilisation quasi-record pour un match amical à l’extérieur. Certains sont là depuis la veille, mais la très grande majorité a mis le cap sur la Ruhr ce mardi matin, en bus ou en voiture.
100 euros la journée
C’est le cas de Didier et sa fille Chloé, partis à 7h00 de Seine-et-Marne pour arriver en Allemagne en début d’après-midi. Nuit d’hôtel comprise, le budget de la journée atteint les 100 euros par tête. « Raisonnable », selon les supporters interrogés ce mardi. « Ce n’est pas toujours possible de venir car on pose des jours de vacances pour suivre les matchs », explique Didier, qui a notamment suivi les Bleues lors de l’Euro féminin aux Pays-Bas l’été dernier, et qui est membre des Irrésistibles depuis un an et demi. A la tête de la joyeuse bande, Hervé Mougin, co-fondateur et président des Irrésistibles Français, qui cumule les casquettes pendant les déplacements. C’est par exemple lui le sélectionneur de l’équipe de France des supporters, qui affronte quelques heures avant le grand match les supporters du camp adverse.
Match des supporters, fumigènes et police allemande
Ce mardi, sur une pelouse jouxtant le RheinEnergie-Stadion, les Français ont donné une leçon aux Allemands avec un succès 3-0 devant une petite centaine de fans. Tout est très sérieux : équipements, trio d’arbitres, hymnes nationaux et kop survolté avec des fumigènes qui fleurissent un peu partout. Les fumigènes, ce sont Nicolas et ses potes, venus de Paris, qui s’en chargent. Eux sont membres du groupe depuis deux ans. Cette année, ils ont assisté à seize des dix-sept matchs de la bande à Didier Deschamps. « Là c’est abordable, mais sur des déplacements comme la Suède, ça peut être un peu plus conséquent. Mais ce n’est pas un frein, nous expliquent-ils. Ce qui nous plait, c’est le fait d’être ensemble, on est un groupe, c’est comme une famille. A chaque déplacement, on retrouve les mêmes têtes. » Ce mardi soir, à trois heures du coup d’envoi, ils ont tenté de lancer une parade autour du stade, avec drapeaux, chants et fumigènes encore. Cette fois, la police allemande n’a pas apprécié et a stoppé la troupe. Il faudra attendre 20h45 et le début de la rencontre pour relancer les chants. Histoire de pousser les Bleus à ramener un résultat d’Allemagne.
« On apprécierait qu’ils nous saluent plus longuement »
Des Bleus qui ne manquent pas de remercier l’implication nouvelle de leurs supporters. « Ce soutien fait chaud au cœur, a reconnu Raphaël Varane lundi. Quand je suis arrivé en équipe de France, la relation avec le public était différente. On voit un changement radical. Sur un match amical, on va être suivis. L’ambiance est de mieux en mieux au Stade de France. Cet engouement autour de l’équipe de France fait chaud au cœur. On est très heureux. Le fait d’avoir connu une période moins bien fait qu’on le savoure encore plus. » Nicolas et ses potes se disent « fiers » des compliments des joueurs de l’équipe de France. Mais apportent un bémol à cette relation fusionnelle naissante : « On apprécierait aussi qu’ils fassent plus d’efforts pour venir vers nous, qu’ils nous saluent plus longuement après les matchs. Quand on fait autant de kilomètres, ça peut sembler être un manque de respect. » Mais cela ne semble pas suffisant pour freiner l’élan né avec l’Euro 2016. Ces Bleus séduisent et performent. Leurs fans aussi.