Actu.fr | 03.08.2024 | Par Dorine GOTH | photo : Dorine GOTH

Pour mettre de l’ambiance dans les compétitions, les JO de Paris 2024 peuvent compter sur un millier de super supporters du collectif « Allez les Bleus ».

Le « Qui ne saute pas n’est pas Français » scandé en tribunes, c’est eux. Les grosses têtes des athlètes, c’est eux. Le clapping qui met le feu aux gradins, encore eux. Depuis le début de la compétition, les Jeux olympiques de Paris 2024 sont marqués par la ferveur du public. Elle est le fruit d’un travail minutieux, opéré par des supporters chevronnés : les « leaders d’ambiance ».
Ce programme, mis en place par le Comité national olympique français et Paris 2024, compte un millier de bénévoles. « Notre mission ? Mettre le feu aux tribunes », résume en quelques mots Jérôme Var, l’un des éléments moteurs du programme.

Des super supporters bénévoles

Au total, le jeune trentenaire, originaire de Drancy (Seine-Saint-Denis), doit assister à une douzaine de sessions, parfois au rythme de deux sessions par jour. Tous les billets, tout comme les kits de supporters, ont été pris en charge par le comité national olympique. Écharpe, bob, tee-shirt, les couleurs tricolores entourent son visage rayonnant.
« On travaille bénévolement. Les billets, c’est notre seule récompense », justifie-t-il, entre deux sessions d’athlétisme au Stade de France ce vendredi 2 août 2024.
D’autant plus que le leader d’ambiance peut passer parfois plus de temps tourné vers la tribune que vers le terrain. « Pour les matchs de rugby à 7, j’ai passé la compétition juchée sur une barrière à chauffer le public. Mais je vis quand même les émotions quand je vois toute la tribune s’animer. » Pour être certains que les chants prennent, des membres du collectif baptisé Allez les Bleus sont aussi éparpillés en tribunes pour servir de caisse de résonance au leader.

L’expertise des supporters de foot

L’idée de créer le collectif remonte à 2019. Le comité national olympique se rapproche alors de l’association de supporters de l’équipe de France de football, les Irrésistibles Français. « Ils voulaient s’appuyer sur notre expertise dans les stades pour la transmettre dans tous les sports olympiques », rembobine Jérôme Var. Une expérience inédite à l’échelle olympique.
Rapidement, d’autres fédérations sportives s’associent au projet, au point de former un collectif d’une douzaine de groupes de supporters, qui va du foot, à celui de ping-pong, en passant par le basket.

Pendant plusieurs mois, ils ont préparé ensemble banderoles, chants et slogans pour être fin prêt à chaque compétition. « Il faut savoir s’adapter. On n’anime pas de la même façon une compétition de rugby que d’athlétisme. Il faut respecter des silences. On est aussi là pour les imposer au public et ne pas empêcher les athlètes de performer », expose le mordu de sport. Quand il y a deux tambours et deux mégaphones pour les épreuves de rugby, on se contente des drapeaux pour le golf. Mais à la faveur de leur passage en tribunes, certains codes ont pu être bousculés.

Un boost pour les athlètes

Des performances, saluées par les athlètes eux-mêmes. «Vous nous avez fait tellement de bien, apporté tellement de force », remerciait jeudi 1er août Auriane Mallo-Breton, deux fois médaillée d’argent d’escrime, en individuel et par équipe, en s’adressant au public. Le même jour, la famille du judoka Aurélien Diesse soulignait « le travail de dingue», fournie par les deux leadeuses d’ambiance lors de la compétition, pourtant issue du monde du ping-pong et de l’escrime.
Au point que l’initiative est observée de très près par le comité olympique de Brisbane et de Los Angeles, les deux prochaines villes à accueillir les Jeux.

Poursuite sur les Jeux paralympiques

Le prochain gros défi : animer le Marathon pour tous du samedi 10 août 2024. « Il va falloir réussir à s’éparpiller tout le long du parcours de 42 km alors que beaucoup de copains et de leaders sont engagés dans la course », projette-t-il. Ensuite, « la fatigue va tomber d’un coup lorsque la flamme olympique va s’éteindre ».

Mais pas question de se démobiliser. Le collectif sera aussi engagé sur les Jeux paralympiques. « Il y aura peut-être moins de monde en tribunes, mais en termes d’animation, rien ne va changer », promet-il. Une mission qu’il assurera en parallèle de son travail de manager d’une équipe de télécommunication. Après, pas question de s’arrêter là. « Il y aura un avant et un après dans les compétitions », espère-t-il.

Un appel du pied aussi pour Los Angeles 2028. « Pas certain qu’ils renouvellent le programme à une si grande échelle, mais s’ils cherchent deux-trois volontaires pour encourager l’équipe de France, je suis partant ! » Mais qui, sinon, pour lancer un « Allez les Bleus » en tribunes ?